Méthode GUILLARME

Novembre bleu

Il s’agit d’une période pendant laquelle les hommes, durant 30 jours, portent la moustache dans le but de sensibiliser l’opinion publique sur les pathologies masculines, telles que le cancer des testicules ou le cancer de la prostate.

La prévention (palpation testiculaire, PSA…) est primordiale pour une prise en charge précoce de ces pathologies.

Lorsque la chirurgie est nécessaire, la méthode permet de pratiquer une rééducation en pré et post chirurgie afin d’agir sur toutes les dysfonctions uro-andrologiques associées.

La méthode est physiologique, non invasive et facile à mettre en place à domicile. Le suivi par un professionnel certifié est recommandé.

Bibliographie : « rééducation uro-andrologique avec la méthode Guillarme », Edition EDIFLOW.

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Objectifs de la méthode

La rééducation des dysfonctions abdomino-diaphragmatique respiratoires

  • Evaluer et traiter l’incontinence de la sangle abdominale en pré et post-chirurgie, quelle que soit le type de chirurgie et quelle que soit la pathologie incriminée (fonctionnelle ou carcinologique).
  • Intégrer les bons réflexes abdomino-expirateurs protecteurs dans les tests d’effort quotidiens. On parle de « souffle protecteur ».
  • Redonner à la fonction sphinctéro-périnéo-lévatorienne striée sa fonction d’assistance aux muscles lisses lésés.
  • Savoir utiliser la régulation du souffle et l’orientation des poussées intra abdomino-pelviennes pour garantir tant la continence que l’assistance à la poussée défécatoire voire mictionnelle.

La rééducation des dysfonctionnements uro-andrologiques

  • Les incontinences urinaires post résection de prostate sont relativement peu fréquentes et restent limitées aux patients qui ont trop attendu pour bénéficier d’une chirurgie libérant le canal de l’urètre des pressions engendrées par une glande prostatique compressive. Dans ces cas, la vessie dite « de lutte » s’est épaissie du fait des efforts à déployer pour évacuer les urines malgré la résistance urétrale. Après résection, la même vessie reste toujours aussi tonique et hyper performante du fait de la suppression du frein à l’écoulement. Cela induit des incontinences urinaires parfois sévères.
  • La pollakiurie et la nycturie, présentes chez les patients non opérés, peuvent être motif de désagrément fonctionnel en post opératoire puisque l’obstruction est levée mais que la « petite » vessie peine à retrouver sa compliance. La rééducation fonctionnelle abdomino-respiratoire peut être envisagée précocement afin de limiter les gênes occasionnées par des symptômes en pré opératoire et les corriger en post opératoire.
  • La dysurie menant à une éventuelle rétention dans le cas des patients non opérés peut bénéficier de cette rééducation qui améliorera la vie sociale du patient sans éviter une prise en charge chirurgicale. La dysurie, présente par mauvaise cicatrisation de l’anastamose urétro-vésicale chez les patients prostatectomisés, existe parfois.
  • La chirurgie de résection urétrale menée par voie abdominale dans le cas de glande volumineuse (opération dite de Millin) accentue les risques d’incontinence par l’augmentation du défaut de transmission abdominale liée à l’altération chirurgicale de la sangle abdominale.
  • L’insuffisance présente chez les patients réséqués de grand âge (plus de 80 ans) est source d’incontinence par insuffisance sphinctérienne.
  • Le fait que la quasi majorité des patients opérés présente une inversion de commande liée à l’âge (plus de 50 ans), la correction de cette incompétence abdominale, créatrice en premier lieu de l’incontinence urinaire d’effort, est indiscutable pour tous, à titre preventif, curatif, voire palliatif.
  • L’insuffisance sphinctérienne logique en post prostatectomie radicale (ablation d’une partie du sphincter lisse urétral) nécessite une rééducation de protection de cette insuffisance.
  • La pathologie fonctionnelle liée à la chirurgie du cancer de la vessie et menant à une substitution de la vessie par un morceau d’intestin correspond à une prise en charge adaptée : récupération d’un transit intestinal équilibré, recherche d’une continence urinaire assurant une meilleure compliance de la néo vessie, apprentissage de la « poussée sur l’expir » avec l’objectif d’une vidange complète évitant le risque d’infections urinaires…
  • L’altération du péristaltisme liée à la chirurgie par voie abdominale et menant à la constipation colique puis à la constipation terminale est un des premiers facteurs d’intérêt de cette méthode préconisée.
  • Le blocage diaphragmatique et la rigidité thoracique sont également un frein à la récupération des mouvances pressionnelles bien dirigées au cours des efforts.
  • L’inconfort pelvien fait partie de gênes fonctionnelles souvent exprimées et liant pathologies digestives, pathologies respiratoires et pathologies lombaires.
  • Le stress, enfin, logiquement présent dès que l’on parle chirurgie, est présent chez pratiquement tous les patients, sera amélioré par cette technique typiquement sophrologique.

1. Traitement de l’inversion de commande abdominale

Quelle que soit la pathologie traitée (fonctionnelle ou carcinologique) le premier traitement doit se porter sur la correction de l’inversion de commande abdominale. L’inversion de commande abdominale correspond au fait que lorsque le patient tousse, en position allongée, son abdomen doit pousser vers le haut (fig. 33). Dans le cas contraire (fig. 34), l’abdomen pousse sur l’abdomen et en direction du périnée. L’homme n’est pratiquement pas sujet à l’incontinence urinaire dans la mesure où il ne possède pas, comme chez la femme, de fente génitale. Ce sont les opérations à visée prostatique, la radiothérapie, les pathologies neurologiques et le grand âge qui peuvent déclencher une incontinence urinaire.

Fig. 33 : Bonne transmission des pression

Fig. 34 : Mauvaise transmission des pressions

Mais si la récupération du tonus des fibres sphinctériennes striées par lintermédiaire des muscles releveurs de l’anus, encore stimulables mais rapidement fatigables, peut améliorer la continence, c’est toujours la musculature abdominale qui reste responsable de la protection du sphincter lisse lésé. La seule manière de suspecter et d’évaluer la présence d’une incompétence de la musculature menant à effectuer des poussées délétères en direction de la vessie et du périnée sera de tester avant de traiter.

2. Pollakiurie, nycturie, urgenturie, incontinence par urgenturie

L’impact thérapeutique de la méthode dans l’éréthisme vésical est de mettre en jeu le réflexe dit de Mahony n° III (fig. 35) par la corrélation fonctionnelle existant entre les muscles abdominaux dans leur fonction première expiratoire, les muscles grands fessiers (grands glutéaux), le muscle sphincter strié externe de l’anus, le tout garantissant l’inhibition des contractions détrusoriennes (fig. 36).

Fig. 35 : Réflexe périnée-détrusorien inhibiteur (Mahony)

Fig. 36 : Réflexe périnée-détrusorien inhibiteur dynamique (Guillarme)

3. La dysurie

C’est une pathologie souvent présente chez les patients souffrant d’hypertrophie de la prostate. Si les médicaments décongestionnants apportent une amélioration de la miction, la rééducation périnéo-expiratoire proposée permet un certain lâcher-prise sphinctérien. La contraction des releveurs de l’anus et des systèmes sphinctériens striés (urétral et anal), suivi d’une capacité de relaxation de ces différentes musculatures peut améliorer le débit urinaire et participer à une meilleure vidange vésicale, en attendant la décision du chirurgien de lever l’obstruction.

La dysurie (voire la rétention) apparaissant en post opératoire par œdème au niveau de l’urètre en post résection de prostate où au niveau de l’anastomose vésico-urétrale en post prostatectomie radicale intéresse également la méthode que nous proposons.

Le contracter/relâcher sphinctérien n’est possible que par la prise en charge rééducative quotidienne du système vésico-sphinctérien. Pouvoir contracter le sphincter anal et les muscles releveurs de l’anus pendant une activité de souffle régulé, c’est espérer pouvoir obtenir la relaxation du sphincter strié urétral, nécessaire à une miction sans résistance.

Le cas particulier des problèmes de rétention post opératoire avec impossibilité de déclenchement de la miction et l’explication de l’opportunité de la « poussée mictionnelle sur l’expir »

seront présentés dans la partie

« Rééducation post cystectomie totale ».

4. L’insuffisance sphinctérienne

L’insuffisance sphinctérienne intéresse les deux sortes de fibres : striées et lisses. Toute lésion conséquente du sphincter lisse urétral par ablation totale de la prostate, donc d’une grande partie de ce muscle lisse, dans le cadre de la prostatectomie radicale et de la cystectomie aggrave la qualité fonctionnelle du plateau prostatique, déjà minoré chez l’homme par rapport à la femme par la présence de la glande prostatique.

Le bilan urodynamique confirme systématiquement la diminution de la valeur tonique sphinctérienne mais n’apporte aucun élément positif d’orientation du traitement rééducatif puisque tout sphincter lisse ne répond à aucune sollicitation, ni corticale ni électro-stimulante externe.

L’apport d’une amélioration de la valeur du sphincter strié urétral, par quelques méthodes que ce soit, ne peut être positif que ponctuellement, au cours d’effort programmé, et jamais sur un temps dépassant un temps de quelques secondes.

5. La constipation colique

La chirurgie abdominale, laparoscopique ou coelioscopique, est un acte supplémentaire de perturbation du péristaltisme intestinal. La rééducation abdomino-respiratoire proposée en pré- puis en post-opératoire améliore le transit par le brassage abdomino-diaphragmatique lié au souffle régulé et au retour du diaphragme à sa position de départ lors de chaque cycle de souffle stimulé.

6. Raideur thoracique, blocage diaphragmatique, stress, RGO

Ces quatre paramètres dysfonctionnels sont liés. Le facteur « âge » de ces patients en grande majeure partie de plus de cinquante ans, est une des premières explications de la présence d’un thorax rigide ou partiellement bloqué nuisant à l’activité tant abdominale que diaphragmatique.

Les conséquences sont respiratoires (insuffisance musculaire inspiratoire et expiratoire confirmée par les tests), digestives (reflux gastro-cesophagien:

RGO), et psychologiques. L’annonce de la pathologie, d’autant qu’elle soit maladive et non fonctionnelle, ne fait qu’accentuer un état de stress fréquent chez nos patients.

La libération des tensions abdominales, l’obtention progressive d’un thorax plus mobile, la récupération progressive de la mobilité du diaphragme font de de concept de rééducation fonctionnelle, une méthode de relaxation dynamique.